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Une sieste est souvent nécessaire pour compléter la nuit de l'enfant.
Pour lui garantir le meilleur repos qui soit, il faut connaître certains aspects importants de son sommeil.
Le sommeil dans la journée
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Les besoins de sommeil d’un enfant évoluent avec son âge. Concrètement, la durée du sommeil diminue au fur et à mesure que l’enfant grandit.
Si un enfant de plus de 6 ans recommence à faire la sieste tous les jours, ce n'est pas normal. Il faut alors s'assurer que son temps de sommeil est suffisant et de qualité pour qu'il puisse récupérer de sa fatigue journalière.
Organisation de la sieste |
Pendant la journée d’accueil, j’offre aux enfants la possibilité de profiter d’un sommeil réparateur de par :
Pour la sieste, chaque enfant dispose de sa propre chambre, qu'il conserve dans la mesure du possible, tout au long de son accueil.
Je couche un enfant dans la chambre libre de notre fille ainée (au Sud-ouest), un deuxième enfant, dans la chambre voisine, qui appartenait à notre fille cadette [Voir photo ci-contre] et un troisième enfant dans la chambre (au Nord-ouest) près de l’entrée, spécialement aménagée pour lui.
Ainsi, si les uns ou les autres font du bruit, ils ne risquent pas de réveiller leurs camarades de sieste.
Pendant leurs siestes, l’après-midi et même le
matin, les enfants bénéficient réellement du calme de leurs chambres car celles-ci sont séparées du "coin jour" par une double porte.
Toute la famille peut ainsi continuer à vivre normalement sans craindre de réveiller les enfants.
Les baby-phones me préviennent de leur réveil. Ce qui ne me dispense pas d’aller « jeter un coup d’œil » sur les enfants de temps en temps quand j’estime que c’est « trop calme »…
Quelques critères pour qu'il dorme bien |
La température idéale |
La température idéale de la chambre où dort votre enfant est de 19°C. Le respect de cette température lui permet de ne pas avoir trop chaud et ainsi de ne pas se déshydrater en transpirant.
Un thermomètre dans la chambre où dort votre bébé me permet d’être attentive à la température ambiante. J'aère également cette pièce chaque jour.
Le lit |
Entre 0 et 3 mois, je privilégie le lit de voyage Dream'n Care d'HAUCK aux dimensions d'un berceau plus adapté à la taille de votre bébé et plus rassurant pour lui par un entourage de proximité. Il représente davantage un petit cocon douillet.
Vers 4 mois, comme le "berceau" commence à
devenir trop étroit. Il est temps de passer au lit à barreaux mais
toujours, version berceau car ses pieds arrondis permettent de bercer bébé en douceur.
Et enfin, à partir de 6 mois, votre enfant
dormira dans un lit à barreaux en bois pliant.
La literie |
La literie
est parfaitement adaptée aux dimensions des lits pour des questions de confort et surtout de sécurité. La tête de bébé risquerait de glisser dans le trou et de se retrouver coincée.
Je préfère les matelas traités contre les
acariens que je protège par une alèse imperméable. Il existe également des matelas à deux faces, été et hiver. Vous trouverez également des matelas « bio » en fibres naturelles (bambou, noix de
coco) qui sont hypoallergéniques.
Je prends bien garde à ne pas remplir le lit de
bébé de peluches afin de lui laisser de l’espace et pour une raison de sécurité. Je lui laisse néanmoins son doudou personnel pour dormir.
Le doudou |
Le doudou
est l’allié par excellence du sommeil de votre
enfant. Il est souvent choisi par votre enfant vers l’âge de 8 mois durant la période de l’angoisse de séparation. Votre enfant prend conscience qu’il est un être indépendant de vous et il lui
faut par conséquent affronter la séparation lorsque vous n’êtes pas avec lui.
Le doudou est un moyen d’affronter cette séparation et l’angoisse résultante. Il sert d’objet transitionnel. Laissez à votre enfant la liberté de choisir son doudou car c’est à lui de
l’investir comme un objet rassurant. La seule précaution est que cet objet ne soit pas dangereux. Les doudous les plus courants sont des peluches ou des carrés de tissus.
Le linge de lit |
Avant 1 an,
je ne mets ni oreillers, ni couettes, ni couvertures qui peuvent être dangereuses pour votre bébé et notamment être responsables de la mort subite du nourrisson. Je préfère alors la turbulette
appelée encore gigoteuse. Il en existe à manches amovibles pour servir à toutes saisons. L’été, il est préférable de découvrir votre enfant s’il fait très chaud.
Côté lit, j'ai proscrit le tour de lit pour
éviter tout risque d'étouffement.
La sécurité |
Il est impératif de coucher les bébés sur le dos car les autres positions augmentent le risque de la mort subite du nourrisson. Cette position permet au bébé d’avoir son visage dégagé et ainsi de pouvoir bien respirer.
Pour la même raison, je préfère la gigoteuse à la couverture. Il faut également :
Toutes ces situations ont été déjà rendues responsables de décès de nourrissons par étouffement au cours du sommeil.
Le rituel du coucher |
Le rituel du coucher correspond à un temps de préparation pour l’entrée dans le sommeil [un moment court (pas plus de 10 minutes)]. Il s’agit, par des activités et objets, d’aider l’enfant à passer tranquillement de l’état de veille à l’état de sommeil.
C’est l’heure de la petite phrase répétée jour après jour avec les mêmes mots, du doudou réconfortant, du panneau « chut, bébé dort ! » que l’on retourne avant de pousser la porte de la chambre et du petit bisou sur les paupières.
A chacun son style, le principal étant de ne pas modifier ce petit rituel car sa répétition sécurise l’enfant et lui permet de prendre le temps de se séparer de moi en douceur.
L'entretien de la literie |
Tous les 8 jours, en fin de semaine et en dehors des horaires d’accueil des enfants, je lessive les draps, les draps housses, les édredons, les gigoteuses et les doudous. Je lave et désinfecte les lits des bébés.
La musique
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On peut utiliser la musique pour endormir bébé à condition qu’elle soit douce de type berceuse. C'est une option que possèdent mes baby-phones et que je peux contrôler à distance.
Un peu de discernement
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Au moment de l’endormissement les enfants ont leur propre comportement que je dois apprendre à déchiffrer pour coucher l’enfant car, ce stade manqué, il faut attendre le cycle suivant, environ 1h30. Certains enfants se frottent les yeux, baillent, cherchent un appui, d’autres pleurent… Parfois, l’enfant s’endort sur place. Dans ce cas, il faut attendre le début de la période de sommeil lent pour le transporter dans son lit (20 minutes après l’endormissement).
Il arrive le lundi, par exemple après un week-end particulièrement bien rempli, que certains enfants soient sujets à des petits "coups de fatigue" dans la journée.
Ils n'ont pas la vitalité suffisante pour participer à toutes les activités mais refusent de s'endormir pour ne pas risquer de "perdre" quoi que ce soit d'intéressant.
J'offre alors aux plus grands, la possibilité de s'allonger sur le canapé-lit convertible dans la salle de jeux en écoutant des berceuses qui les apaisent. Ils rechargent ainsi leurs accus.
Ils peuvent aussi se reposer sur un matelas à leur taille, recouvert d'une housse douillette en velours à l'intérieur même du parc XXL.
La technique d'attente progressive(ou méthode du 5-10-15) |
La technique de l’attente progressive plus souvent appelée la méthode du 5-10-15, décrite et popularisée en 1985 par le Docteur Richard Ferber, aidera votre bébé à s’endormir seul et à ne plus avoir besoin des interventions de l'adulte pour se rendormir.
C'est en effet une méthode de "sevrage parentale" préconisée par Evelyne Martello, infirmière clinicienne québécoise auteure du livre "Enfin je dors... et mes parents aussi" aux éditions du CHU Sainte-Justine.
Incidences
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On remarque que 20 à 30 % des enfants ont des problèmes de sommeil, ce qui amène fréquemment les parents à consulter leur pédiatre. En plus des exigences de la vie quotidienne, les parents voient leurs nuits interrompues par leurs jeunes enfants qui les réclament, perturbant ainsi leur sommeil. À ceci s'ajoutent les répercussions à long terme que peuvent amener le manque de sommeil chez l’enfant soit les problèmes accrus de santé, d’attitudes et d’humeur allant même jusqu’à des problèmes d’agitation, de comportement, et à plus long terme, des problèmes scolaires.
Les parents ne savent plus ou donner de la tête tant il y a différentes choses écrites à ce sujet, mais la réalité, c’est que les parents doivent dormir pour être en mesure de bien s’occuper de leurs enfants et avoir une bonne qualité de vie.
Pleurer, un mal parfois nécessaire…
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Et pourtant, il y a des solutions rapides et simples pour régler ces situations.
Certains spécialistes disent que laisser pleurer un enfant est la solution au problème. C’est en effet souvent le cas. Mais de nos jours, de plus en plus de parents sont réticents à l'idée de laisser pleurer leurs bébés par peur d'être stigmatisés et aussi par crainte de leur provoquer des séquelles à l'âge adulte et pour cause... l’idée qu’une pratique si inoffensive puisse causer des dommages irréversibles serait suffisamment traumatisante pour angoisser tous les parents du monde. Il n'en est évidemment rien car seul le stress infantile toxique dû aux maltraitances, aux carences éducatives ou à l'absence d'un adulte responsable et aimant vers qui se tourner, peut être la cause de futures maladies chroniques telles que les problèmes cardiaques, le diabète, l'asthme, l'hypertension ou les maladies auto-immunes.
Il n’y a aucun rapport entre un enfant qui s’endort en pleurant avec ses parents inquiets dans la pièce voisine (stress positif*) et un enfant qui pleure nuit après nuit sans jamais être rassuré (stress toxique*).
En réalité, les pleurs de l’enfant sont un moyen de communiquer (sa frustration dans le cas présent) et de l’accompagner à développer des aptitudes à s’endormir seul, ce qui l’amènera à relever son premier défi vers l’autonomie. Apprendre à dormir est une étape importante comme le fait d’apprendre à faire ses premiers pas ; votre bébé essaiera, tombera sûrement, il pleurera, mais vous l’aiderez à se relever et il recommencera… jusqu’au but désiré.
Avec ses quinze années d’expérience clinique, Evelyne Martello a acquis la certitude que le fait de laisser pleurer les bébés n’est pas néfaste pour eux. Tout est dans la manière de le faire.
Conditions et Prérequis
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La méthode du 5-10-15
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L’enfant est déposé dans son lit éveillé avec son doudou ou un tissu ayant l'odeur de sa maman. L'idéal est d'éviter de lui donner une sucette car c'est aussi un objet de dépendance et donc de frein au rendormissement en cas de perte de l'objet et ce, jusqu’à l'âge d'environ 1 an, âge où il pourra apprendre de la récupérer tout seul lors de ses petits réveils. Il serait plutôt souhaitable, s’il a un fort besoin de succion, de lui rapprocher le poing de la bouche. Progressivement, votre bébé pourra le prendre seul pour combler son besoin de succion lors de ses réveils.
Ensuite, on doit sortir de la chambre en fermant la porte. Si l’enfant appelle, l'adulte attend d’abord 5 minutes avant de retourner le voir. [Cinq minutes peuvent sembler interminables aux parents, quand ce laps de temps est moins long pour le bébé.]
Il entre dans la pièce brièvement (moins d’une dizaine de secondes) et rassure l'enfant, le temps de replacer le doudou près de son cou (il sentira l'odeur maternelle et sera rassuré) mais ne le prend pas et ressort rapidement de la chambre surtout si bébé pleure plus fort en sa présence.
Si l'enfant appelle à nouveau, l'adulte augmente le temps d'attente de 5 minutes avant de retourner le voir, c’est-à-dire 10 minutes puis 15 minutes la fois suivante, et ce jusqu’à ce que l’enfant s’endorme.
Cette méthode donne des résultats en moyenne en trois jours à une semaine.
Variantes
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Cette technique peut être appliquée en utilisant un laps de temps plus court comme 1 minute, 3 minutes, 5 minutes... L’important est d’augmenter le temps entre les visites, laissant ainsi au bébé l'opportunité de développer ses propres stratégies pour s’endormir. Chez les bébés plus jeunes (avant 4 mois), le parent pourrait rester en lui parlant gentiment mais brièvement ou en le berçant dans son lit jusqu’à l’endormissement et graduellement, diminuer l’intervention un peu chaque jour jusqu’à ce que le bébé s’endorme seul.
Conclusion
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Tout au long de ma carrière, j'ai eu plusieurs fois, l'occasion d'accueillir des enfants dont les parents quasi-résignés, me confiaient leur désarroi et leur tension face aux troubles du sommeil de leur bébé. À chacun d'entre eux, j'ai donné la même réponse rassurante, à savoir que j'étais persuadée que leur enfant dormirait chez moi et que si nous collaborions sur ce projet, il dormirait aussi chez eux. Cette certitude, je l'ai acquise au fil des années à chaque nouvel emploi de la technique d'attente progressive. Non seulement cette méthode a toujours fonctionné mais elle a permis à ces parents désemparés de mettre enfin un terme à la spirale infernale : fatigue, irritabilité, manque de patience, voire de bienveillance, en retrouvant les bienfaits réparateurs de leur propre sommeil.
* Le stress positif, dit Eustress (préfixe grec "eu" signifiant "bon"), est la pression créée naturellement par le corps lorsqu'il s'agit de répondre à de nouveaux stimuli : un nouvel environnement de travail, une tâche qui sort de l'ordinaire, apprendre à conduire ou encore apprendre à gérer son sommeil. Par définition, le stress positif améliore les capacités d'adaptation aux situations agressives. C’est le cas, par exemple, d’un tout-petit qui hurle devant une infirmière le menaçant d’une piqûre, ou qui se réfugie sous la table le matin de la rentrée en crèche. Un parent aura peut-être le cœur brisé de voir son enfant en larmes, mais cela n’aura aucun impact durable sur lui. Un stress positif est d’intensité faible à modérée et, surtout, il intègre la présence d’un adulte rassurant qui aide l’enfant à gérer son stress.
Le stress tolérable réfère au stress qui est suffisamment puissant pour causer des dommages potentiels à notre corps et notre cerveau, mais qui peut heureusement être atténué par un effet tampon. Un stress tolérable est déclenché par des expériences plus difficiles : la mort d’un proche, une maladie grave, une catastrophe naturelle, un divorce qui se passe mal. Comme avec le stress positif, tant qu’un adulte responsable et aimant entoure l’enfant, il n’y a aucun risque que l’afflux des hormones du stress puisse, à long terme, avoir des conséquences pour sa santé et sa capacité à apprendre.
* Le stress toxique : si le stress positif ou le stress tolérable équivalent à une bourrasque qui fait tout s’envoler momentanément avant que les choses se remettent en place, le stress toxique est un ouragan qui endommage de façon permanente des structures vitales. Chez l’enfant, trois zones-clés du cerveau sont extrêmement sensibles à des doses importantes et continues d’hormones du stress, et le stress toxique peut littéralement les déformer. En effet, le stress toxique hypertrophie l’amygdale (une structure du cerveau qui déclenche la réaction au stress), libère une dose excessive d’hormones du stress et accroît le risque d’angoisse et d’anxiété. Normalement, le cortex préfrontal assure que l’amygdale remplit bien son rôle de régulateur de stress, mais le stress toxique peut provoquer une perte de neurones et altérer la capacité du cortex à contrôler l’activité de l’amygdale. Aussi, les enfants concernés risquent-ils d’avoir du mal à gérer leur stress plus tard. De la même façon, le stress toxique peut modifier l’architecture de l’hippocampe (capital pour la mémoire et l’humeur) et endommager les capacités liées à la compréhension et l’émotion.
À noter que le stress toxique pur laisse une marque physique indélébile, à la manière d’un tatouage. Même si l’enfant reprend ensuite une vie normale et sans stress, même s’il a par la suite des parents ou des tuteurs aimants, ce tatouage de stress toxique le condamnera, une fois adulte, à un risque accru de maladies chroniques. Problèmes cardiaques, diabètes, asthme, hypertension, maladies auto-immunes : tout cela peut être dû à des modifications physiques provoquées par un stress toxique subi en bas âge. Tous les enfants exposés à un stress toxique ne les développeront pas systématiquement, mais le risque est là.
Sources : Laisser pleurer bébé n'est pas dangereux pour sa santé. Anna Reisman.
Docteure en médecine et professeure agrégée de médecine interne à l'université de Yale (U.S.)