|
Bonnes habitudes & rituel quotidien |
La période d'adaptation étant achevée, les heures contractuellement prévues vont maintenant se mettre en place. Vous allez devoir me confier bébé au début et le récupérer à la fin de chacune des journées prévues au contrat. Peut-être allez-vous pouvoir vous organiser avec votre conjoint pour vous partager cette tâche ?
.
.
.
Même si les enfants arrivent très tôt le matin chez leur assistant(e) maternel(le), il est impératif de changer leur couche de la nuit dès leur réveil, sans attendre d'arriver chez nounou pour le faire.
Question d'hygiène élémentaire !
Après avoir dévêtu et déchaussé votre enfant, nous le laisserons prendre place sur une aire de jeu ou s’installer à une activité après que vous vous soyez dit au revoir.
L’accueil du matin ne doit être ni trop long, ni trop court (pas moins de 5mn, pas plus de 10mn).
Vous ne devez pas partir sans dire au revoir à votre enfant même s'il pleure. L’enfant ne vous cherchera pas s'il sait que vous avez quitté les lieux.
Je ferai mon travail pour le rassurer en lui
expliquant la raison de votre départ. Votre enfant finira par retrouver sa sérénité. C'est souvent le cas dès l'instant où vous refermez la porte derrière vous et que vous n'êtes plus dans son
champs de vision.
Des repères spatio-temporels |
Imposer des repères à l'enfant, c'est l'aider à appréhender les règles auxquelles il sera confrontées durant toute sa vie d'adulte. Et ça commence dès l'entrée en petite section de maternelle. Alors, il faut l'y préparer très tôt pour qu'il ne soit pas trop dépaysé.
Dans une journée d'accueil, il y a deux moments critiques pour l'enfant : son arrivée et son départ de chez l'assistante maternelle durant lesquels il a du mal à définir son statut. Certains enfants ne savent plus s’ils doivent rester ou partir. Ils sont extrêmement perturbés.
C'est pour cette raison
qu'il vous faut être ponctuel. Une qualité que j'apprécie beaucoup chez mes parents-employeurs
Du coté "espace enfants", il acquiert le statut d'enfant accueilli et du coté "espace parents", il obtient celui d'enfant retrouvant ses parents.
Accueillir tous les matins |
Accueillir chaque matin l'enfant de quelqu'un d'autre n'est pas si simple dans la mesure où régulièrement se rejoue l'épreuve de la séparation.
Il y a les parents pressés et ceux qui ne peuvent pas partir, ceux qui reviennent et ceux qui partent en cachette.
Il y a aussi, fort heureusement, ceux qui savent accompagner et accepter le rituel nécessaire à l'enfant. Ce dernier va être invité chaque matin, dès qu'il en est capable, à s’asseoir sur le petit banc destiné à ôter ses chaussures et à les déposer au pied de son vestiaire. Ce rituel matinal quotidien rassure l'enfant, lui permet de maîtriser la situation et de signifier que maintenant il est l'heure de se séparer. Il n'a plus qu'à embrasser ses parents avant de changer de statut en passant la barrière.
Néanmoins, le rôle d'accueil de l'assistante maternelle se fonde également sur quelques repères bien précis.
L'assistante maternelle a un rôle difficile à jouer : présence, disponibilité mais aussi neutralité face à la relation du parent et de son enfant. Elle ne doit pas déposséder les parents de leur enfant par des attitudes verbales ou corporelles trop interventionnistes, ni imposer à l'enfant, dès son arrivée, une proximité physique ou affective dont il n'est pas demandeur.
Personnellement, je préfère tisser le lien en
respectant la distance nécessaire : ni embrassade systématique, ni portage lorsque l'enfant est en âge de marcher. En effet, certains enfants
n'apprécient pas les gros câlins, ils préfèrent les réserver à leur famille, ou alors c'est que ce n'est pas une pratique courante chez eux, après tout, ils peuvent ne pas être très tactiles.
C'était mon cas lorsque, moi-même, j'étais enfant.
Je privilégie les paroles qui saluent, qui accompagnent et acceptent les émotions
manifestées par l'enfant : rires et sourires, joies, mais aussi pleurs, colère ou tristesse.
S'il s'agit d'un nourrisson, c'est jusque dans le geste de portage que se manifeste le respect de son identité.
Dés l'arrivée du bébé qui vient de lui être remis dans les bras, l'assistante maternelle lui offre la possibilité d'accueillir à son tour, si le portage accepte la distance corporelle nécessaire à un face à face.
Cette liberté assurée à l'enfant, à l'opposé d'un corps à corps trop contraignant, privilégie des interactions plus authentiques entre l'assistante maternelle, l'enfant et le parent.
Il y a des périodes où l'enfant est plus sensible que d'autres : bébé grandit et se rend compte du départ de ses parents (9 mois), il exige que ses parents le reprennent (18 mois), ou alors il s'agit d'un nouvel accueil et l'enfant n'a pas encore l'habitude, un retour de vacances, ou une maladie qui pointe le bout de son nez ... cela arrive. Mais il n'y a pas de quoi paniquer.
Le tout est de faire comprendre aux parents qu'ils doivent partir le plus rapidement possible. Moins la transition durera, plus l'enfant acceptera la séparation. Il ne faut surtout pas tomber dans le cas de parents qui s'éternisent et qui ne partent plus. Il faut dans ces cas-là prendre l'enfant dans ses bras, tant pis s'il se cabre. Et dire aux parents qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter, qu'il va parvenir à se calmer une fois que la porte sera fermée. Qu'il réagit ainsi parce que c'est sa façon à lui de dire qu'il les apprécie et qu’il préférerait rester avec eux, plutôt que de rester chez Nounou.
Généralement, dès que la porte se ferme, l'enfant comprend que les parents sont partis et qu'il devra attendre que la journée se passe pour les revoir. Et s'il n'intègre pas cette idée immédiatement, l'assistante maternelle lui fera oublier le chagrin lié à l'absence de ses parents en dirigeant son esprit vers les autres enfants en accueil, ou vers des jouets ... L'enfant finit toujours par se calmer.
Les retrouvailles du soir :une situation quelquefois complexe |
Le soir, l'enfant quitte le domicile de l'assistante maternelle pour retrouver ses parents et sa maison.
Contrairement à ce qu'on pourrait supposer, se retrouver n'est pas si simple...
En effet, il arrive fréquemment que le retour du parent réactive chez l'enfant l'épreuve de la séparation.
Les retrouvailles imposent à l'enfant, et même quelquefois aux adultes, un travail de «recomposition» intérieure.
En fait, c'est lui-même qu'il essaye de retrouver, confronté à une sorte de dilemme : «Moi-ma maman, moi-mon assistante maternelle... Moi-ma maman... Qui suis-je ?» Cette question impossible à formuler, cette angoisse de morcellement sont alors exprimées dans un comportement ambivalent qui met souvent le parent en difficulté.
C'est pour cette raison qu'il faut aider l'enfant à "se retrouver" en contribuant à ce qu'il se réapproprie rapidement son statut premier.
A chacun de ses départs, après lui avoir donné un repère temporel en le préparant oralement à l'arrivée imminente de ses parents, compléter le processus avec un repère spatial, en refermant une barrière derrière lui et son assistante maternelle, pour se diriger vers la porte d'entrée afin d'accueillir ses parents.
Cette action lui ôtera l'occasion de revenir sur ses pas et d'entrer à nouveau dans une spirale éprouvante pour tout le monde.
Prendre garde aux interprétations réductrices, aux jugements en termes de «méchant» ou «gentil» qui ne feraient que développer, chez les parents la rivalité et la culpabilité, et chez l'enfant, le sentiment d'être incompris. L'enfant a besoin d'un peu de temps pour créer un lien entre les différents moments de sa vie. Lui accorder ce temps, inviter les parents à observer l'enfant, à tenir compte de ses réactions, lui parler, l'écouter, c'est le considérer comme un sujet et non comme un paquet que l'on «prend» ou qu'on "laisse" le matin pour le «récupérer» ou le «rendre» le soir, sans aucun égard pour ses émotions.
Ce temps, c'est aussi celui de l'accueil des parents, du partage de l'intérêt pour l'enfant où l'authenticité des échanges ne manquera pas de participer à la qualité des retrouvailles. L'enfant bien «réuni» va alors pouvoir vivre à la maison, avec ses parents, des heures pleines et aborder le sommeil avec sérénité. Ce temps des retrouvailles, cependant n'est pas sans limite. C'est celui d'un départ et d'une nouvelle et nécessaire séparation.
Quelquefois, l'assistante maternelle aura le rôle difficile de mettre un terme à certain «débordements» dans la mesure où ils pourraient devenir chroniques : bavardages excessifs, confidences personnelles, installation d'un parent qui ne sait plus partir...
Ici, l'intérêt de l'enfant n'est plus en jeu, il faut alors rappeler les limites professionnelles d'un contrat dans lequel l'assistante maternelle ayant bien rempli sa mission, dispose à son tour du droit de se séparer et de se retrouver avec elle-même ou avec les siens.
Sources : Elisabeth DEMAILLY Psychologue
Afin de vous permettre de vous préparer le mieux possible à la prochaine séparation d'avec votre bébé, je vous adresse une lettre récapitulant les différentes étapes comportementales et émotionnelles qu'enfant et parents sont amenés à vivre lors des séparations quotidiennes.